Le travail Beaumarchais

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Si le Travail Beaumarchais ne vous évoque rien, pas d’affolement.
Dites vous bien qu’à moi non plus… jusqu’à cette rencontre fortuite avec un chauffeur de taxi par une belle soirée d’été.

À peine avions nous démarré que l’homme m’entreprit d’une voix aigüe par un «Comment marchent les affaires ?», avant de se plaindre que les siennes étaient en berne.

Il se lança ensuite dans une digression économique de haut vol, soumettant à mon approbation les solutions qu’il préconisait pour vaincre la crise et retrouver la croissance. Absorbé par le défilement de la route, j’écoutais d’une oreille distraite. À première vue, la réflexion semblait sérieuse.
Après un pamphlet sur la concurrence faite au Made in France, il ponctua son discours par :

« Le Problème avec l’Allemagne, c’est le « travail Beaumarchais ». »

Ne voulant pas passer pour un idiot, j’opinais l’air grave et répétais qu’à l’évidence, ce fameux Travail Beaumarchais était la source de tous nos maux.

Ravi d’avoir obtenu mon approbation, il enchaîna durant cinq minutes sur le désastre de la concurrence déloyale et l’effondrement du marché du travail.
Beaumarchais par ci, Beaumarchais par là…
J’avais beau gratter mes souvenirs de fac, il ne me semblait pas que Beaumarchais ait laissé la moindre doctrine économique qui aurait pu justifier les craintes de mon camarade.

Après quelques instants de silence, nous atteignîmes enfin les portes de Paris.
N’en pouvant plus de se taire, il profita du premier feu rouge pour se retourner vers moi et m’achever en ces termes…

« C’est vrai tout de même ! En France, avec les charges sociales qui nous écrasent, et bien le travail… il est pas « beau marchais » du tout! »

Comme on peut se sentir seul parfois….

Moralité :

  1. Quand les prix sont « élevais », ce n’est pas « Beau Marchais ».
  2. Un discours « Beaumarchais » peut être source de confusion, n’hésitons pas à faire répéter.

N.B.