Des transports, des gens, du vinaigre

Petite comptine dédiée à tous ceux qui, comme moi, empruntent les transports aux heures de pointe et subissent de pénibles debriefs entre collègues.
Dans les transports parisiens,
Flotte au matin le parfum,
Mais on pince souvent le nez
Quand le jour s’est éclipsé.
Au-delà d’aigres odeurs
De rancœurs et de labeurs,
S’épanouissent, passions, poisons,
Et mornes conversations.
Te voilà donc prévenu,
Une fois le soir revenu,
Nul ne pourra échapper
À ces déballages groupés.
Ouvre bien grand tes oreilles,
Ce sera partout pareil !
Plaintes et lamentations,
Viles récriminations…
Esprits maigres et âmes amères,
Cherchent leur part de lumière,
Au fil de sombres tunnels,
De routines et de fiels.
« Si chacun faisait son lot,
Dans ce foutu marigot »
« Ce panier de crabes pourri,
Ne peut pas tenir ainsi ! »
« C’est la crise, ça va péter !
J’en ai plus rien à branler »
Sans oublier l’expression
« Je l’ai dit en réunion ! »
Parler efficacité
Pour se sentir exister
Auprès de copains blasés,
M’inspire cette moralité :
Dans tous les métros bondés,
L’odeur âcre des fins de journée,
Est moins due à celles des pieds,
Qu’aux sueurs rances de la pensée.