L’argomuche du louchebem

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L’argomuche du Louchebem ou argot du boucher, fit son apparition entre Paris et Lyon au XIXe siècle. Ce langage codé permettait aux artisans de communiquer entre eux sans qu’aucun membre extérieur à la corporation ne puisse comprendre.

La technique est assez simple. La première consonne du mot est déplacée à la fin et remplacée par un L, tandis qu’un suffixe de type em/es/ji/oc/ic/muche peut être ajouté à l’ensemble.

Si l’expression en douce devient alors le célèbre en loucedé, on pourra traduire Boucher par Louchebem, mais aussi:

l’argot – largomuche
bonjour – lonjourbem
boucher – louchébem
client – liencles
café – laféquès
cher – lerche
combien – lombienquès
comprend – lomprenques
dame – lamdé
en douce – en loucedé
femme – lamfé
filou – loufiah
gaffe (attention) – lafgué
garçon – larsonques
gitan – litjoc
gigot – ligagem
foul – louf (loufoque)
prostitué – lutinpem
porc – lorpic
maquereau – lacromuche
monsieur – lesieumic
morceau – lorsomic
pardessus – lardeuss (lardeussupem)
pardon – lardonpem
parler – larlépem
patron – latronpem
portefeuille – larfeuille
pourboire – lourboirpem
sac – lacsé

source de la liste: « Curiosité de cabinet » – Eric Karnbauer – ed Bayard 2013