Métro, boulot, dodo… rigolos.

Métro, boulot, dodo ! Ce slogan apparu dans les années quatre-vingt n’a pas pris une ride. Le temps s’est écoulé, mais dans les grandes villes, ces mornes traditions persistent. Au coeur des rames, les smartphones devenus rois courbent les nuques, ferment les mines et éteignent les coeurs.
Halte au fatalisme ! « Soyez le changement que vous souhaitez voir dans le monde », disait Gandhi traumatisé par un voyage dans les transports publics aux heures de pointe. Le temps est donc venu de casser les codes, lever le nez, et jouir du spectacle de la vie ! Voici donc quelques idées qui ne manqueront pas de meubler vos trajets et tromper votre ennui. Bien entendu, les lignes qui suivent restent valables pour n’importe quel trajet sur voie ferrée.
Pour commencer, rien ne vaut le plaisir de l’observation et de la déduction. Tel Sherlock Holmes, choisissez une personne au hasard autour de vous, et tâchez d’en deviner le plus possible sur elle sans échanger une parole. Chaque détail possède son importance. Une coupe de cheveux mal fichue vous en dira autant que l’objet de sa lecture, ou un résidu de déjeuner sur le revers de sa veste. Dans le même esprit, tentez de deviner la raison du voyage de votre sujet et la station à laquelle il ou elle devrait s’arrêter. À force de pratique, vos résultats s’amélioreront très vite !
Un second jeu consiste à imaginer que, victime d’une faille temporelle, vous ayez atterri au milieu d’un wagon. Bien entendu, vous ne savez pas en quelle année vous êtes. Tâchez donc d’observer quel détail de votre environnement vous permettrait de le découvrir en moins de deux minutes. Vous constaterez qu’à dix ans près, cela n’est pas si simple !
Troisième idée, essayez de prononcer à l’envers le nom de chaque station ou gare par laquelle vous passez avant que le train n’en reparte. Si Opéra se lit tranquillement Arepo, nul doute que certains Parisiens ne fassent moins les malins un fois arrivés à Exelmans ou Mairie de Montreuil.
Pour conclure, voici une dernière idée soufflée par une excellente camarade à laquelle je dédie ce texte. Vous êtes sur le quai et la rame tarde à venir. Vous avez deviné l’année à laquelle vous vous trouvez et les autres passagers n’ont plus de secrets pour vous. Il ne vous reste qu’une dernière solution. Levez les yeux vers le panneau indiquant les délais d’arrivée des trains et tentez de compter le plus vite possible les petites diodes qui composent les chiffres, avant l’entrée en gare du prochain. Cela devrait contribuer à accélérer la cadence.
Bien entendu, si à force de trajets, d’autres idées vous venaient à l’esprit, n’hésitez pas à me les communiquer.

