50 ans d’Au-delà – le bilan

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Jean Ducreux, grand reporter, nous propose ici la retranscription d’une interview restée inédite depuis de nombreuses années. Classées confidentielles pour d’évidentes raisons, les lignes qui suivent lèvent une partie du voile sur l’un des plus grands mystères de l’Histoire de l’humanité : que se passe-t-il après la mort ? Celui que nous appellerons Robert est décédé à l’aube des années soixante-dix. Son prénom et son histoire ont été changés à sa demande. Autrefois homme, Robert évolue désormais dans l’autre monde, celui dont on franchit les portes dès l’instant où notre cœur cesse de battre. La communication entre vivants et morts restant interdite par certaines lois supérieures, la chose n’a pas été simple. C’est donc grâce à l’écriture automatique et, selon ses propres termes, à « l’implant d’intuition » que Robert est parvenu à établir le contact. L’énergie considérable dépensée par cette âme pour parvenir jusqu’à nous explique la confusion de certains propos. Robert fait donc ce qu’il peut et dit ce qu’il veut. Ses propos n’engagent que lui.

Robert, la mort qu’est-ce que c’est ?
Pour commencer, il faut bien comprendre que si le terme mort désigne l’arrêt d’une chose qui conduit au néant, eh bien la mort n’existe pas. J’enfoncerais volontiers une porte ouverte et évoquerais plutôt une transition.

À l’échelle des hommes vous êtes pourtant bien mort !
L’échelle des hommes n’est qu’un tabouret de cuisine.

Passage vers un autre monde donc ?
Non ! Passage vers LE monde auprès duquel la vie terrestre n’est qu’une antichambre au papier peint moisi. La vraie vie commence ici.

Vous voulez dire que c’est mieux après ?
Je vous vois venir, mais, ne vous méprenez pas. Il n’y a pas d’ardoise magique. Comme pour tous les départs, vous trimballez vos valises avec vous. Et croyez-moi, on vous recommande de voyager léger.

C’est-à-dire ?
Dans les faits, si vous êtes malheureux avant, si vous partez bouffé par la colère, la jalousie ou autre conflit non réglé, il y a beaucoup de chances que vous ratiez le passage. Ces boulets que vous trimballez sont les sacs de sable d’une montgolfière clouée au sol. Beaucoup en sont pour leurs frais.

C’est ennuyeux. Nous imaginons aisément les déconvenues.
En effet ! Une fois la surprise passée, on en a vu qui faisaient moins les malins. Comme dans les films de dinosaures, ça commence souvent par des « Haaa » et des « Ohhh », avant les « Au secours » et « Sauve-qui-peut ».

C’est l’enfer que vous décrivez.
L’enfer n’est pas un lieu. C’est un état.

Comment décririez-vous cet autre monde ?
Rappelez-vous que le cerveau humain appréhende toute chose dans le cadre strict de trois dimensions : espace, temps, matière. Du coup, la représentation de certains concepts reste inaccessible. Par exemple, si vous essayez de vous représenter l’infini, vous allez « bugger » comme disent les jeunes vivants. Chez nous, les règles et les hypothèses changent. Si je vous dis que notre monde est constitué d’une matière, mais qu’elle ne passe que par l’esprit… Bon courage.

Euh.. oui en effet. Donc une matière ?
Je vous l’ai dit. Une matière différente de votre conception terrestre. La moins mauvaise description reste celle d’un rêve solide.

Quelque chose qui se construit et déconstruit ? Très bien nous allons méditer.
Ne perdez pas votre temps, il viendra bien assez tôt (rires). Sur ce sujet je n’irai pas plus loin. Avec vous ce serait comme pisser dans la mer.

Que pouvez vous nous dire sur nos défunts. Comment vivent-ils ? Communiquent-ils entre eux ?
Je vous arrête, je ne connais ni Louis XIV, ni Dalida… Vous imaginez les milliards que nous sommes depuis que l’humanité existe ? Malgré une capacité de stockage infinie, c’est un volume qui vous donnerait le vertige ! Comme chez vous, notre quotidien est organisé selon les règles d’une société. Il y a des bons, des méchants, des névrosés, des prétentieux… Chacun effectue un travail basé sur l’entraide et la solidarité qui permet de gravir les échelons.

Les échelons vers où ?
Mais enfin, vers la Lumière ! Le principe de toute chose. L’Alpha et l’Oméga, le début et la fin. C’est désormais la seule chose qui compte ! Enfin au regard de vos préoccupations, j’aurais peur de vous perdre.

Pourquoi n’existe-t-il pas plus de témoignages comparable au vôtre ?
Comprenez une chose fondamentale. Une fois arrivés, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes. Débarrassés de nos contraintes, délestés de nos désirs, les préoccupations changent. Imaginez une prairie ensoleillée à la sortie d’une sombre forêt. Souhaiteriez-vous y retourner pour satisfaire de bien terrestres curiosités ?

Oui enfin visiblement pas ensoleillée pour tout le monde…

Bien vu ! Certains sont tellement coincés dans les ronces qu’ils ont largement d’autres chats à fouetter. Paumés au point de ne plus savoir dans quel sens aller. Les occultistes de tout poil les retrouvent parfois dans leurs verres… à leurs risques et périls.

Quel conseil donneriez vous aux vivants ?
Ne menez jamais les mauvais combats. Profitez de votre séjour ! Levez-vous le matin, faites des choses, n’accumulez ni haine ni colère. Quand un truc ne vous convient pas, ne perdez pas d’énergie à vous rouler par terre. Changez juste de trottoir. Et n’oubliez jamais que tout bagage inutile pèse deux fois plus lourd de l’autre côté.

Enfin quelles clés pourriez vous nous donner pour mieux comprendre ?
Quelqu’un de bien connu de nos services a dit deux choses :
Mon royaume n’est pas de ce monde…
Mon royaume est à l’intérieur de vous…

Que pouvez vous en déduire ?

Amitiés
Robert