Quatre figures de style

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Un mot pour chaque chose et chaque chose à sa place. La langue française fourmille de figures de style qui en font toute la richesse. 
Si antanaclase, oxymore, métonymie, ou zeugma vous évoquent les noms de lointaines galaxies, pas d’affolement. Voici quelques rappels de définitions qui contribueront, nous en sommes sûrs, à renforcer votre prestige social.

Antanaclase – figure de style consistant à utiliser dans la même phrase, deux mots identiques dont le sens sera perçu différemment. 

Exemple: « Le coeur a ses raisons que la raison ignore » (Pascal)

Oxymore – consiste à allier deux mots au sens contradictoire.

Exemple: « Le clair obscur » –  « une douce violence » – « un sourire triste »

Métonymie – quand on définit le contenu par le contenant ou la partie pour le tout.

Exemple: « boire un verre » ou « la petite voile s’éloignait de la plage »

Zeugma – comparable à une factorisation mathématique, ce raccourci permet de sous entendre un mot dans la suite d’une phrase après l’avoir exprimé une première fois.
Il faut distinguer le zeugma simple, quand le mot sous entendu est le même que le mot exprimé, et le zeugma composé lorsque celui ci diffère :

Exemple simple : « Le ciel était sombre et le champ désert » (était est ici sous entendu)

Exemple composé: « Il posa son chapeau et un timbre » (colla est sous entendu)

À l’oral comme à l’écrit, le zeugma permet de surprendre l’auditoire en donnant souvent une fausse naïveté aux propositions. 

« Napoléon prit un peu de ventre et beaucoup de pays » – (Prévert)