ÇA et LÀ… une histoire, deux clowns

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Permettez-moi de vous conter l’histoire des frères ÇA et LÀ, deux clowns ennemis aussi semblables que dissonants… ou plutôt aussi sonnants que dissemblables, tant ils ne s’entendaient pas.

Malgré son maquillage, ÇA faisait toujours un peu peur, tandis que LÀ récoltait de jolis succès en amusant la galerie.

Hélas ÇA se trouvait souvent à proximité de LÀ, et, jaloux de sa gloire, tendait à copier un peu ses effets.

Au bout d’un certain temps, LÀ s’agaça. Après tout, chacun son style ! Il ne trouvait pas ÇA drôle du tout.

Hélas, ÇA finit par s’en rendre compte et réalisa que ce LÀ jouait sur son moral.

ÇA s’attristait, mais il faut aussi savoir que ÇA avait son caractère. Devant les rires provoqués par LÀ, ÇA devenait chaque jour plus envieux.

Malgré le succès de son frère, ÇA tentait de garder bonne figure, mais tout au fond de lui, ce LÀ le rendait dingue.

Le dialogue finit par se rompre au point que ÇA refusait désormais de passer par LÀ, quels que soient leurs différends.

De son côté, LÀ pensait aussi bien sûr de temps en temps à ÇA … mais en termes plutôt rigolards.

C’est ainsi qu’au fil du temps et des contrariétés, ÇA laissait désormais apparaître tous les défauts qu’il avait enfoui. Ce LÀ nourrissait sa haine.

Petit à petit, une frustration après l’autre, ÇA comprit assez vite la terreur qu’il pouvait inspirer bien malgré lui, et tout ce qu’elle pouvait lui apporter !

La terreur !… Très vite, ÇA ne pensa plus qu’à ça. Sous son maquillage défait, ÇA affûtait avec soin ses dents jaunies et ses ballons rougis.

C’est ainsi que ÇA s’efforça d’effrayer ce public conquis par LÀ.

Mais ÇA avait beau tout tenter par vengeance, rien n’atteignait son frère, qui avait presque fini par l’oublier.

Puis le temps passa. Un beau matin ÇA se baladait et se retrouva avec LÀ devant lui.

Premier réflexe : ÇA l’insulta à tout rompre !

Pour LÀ, c’en était trop. Il fallait prendre de la hauteur. LÀ fut donc contraint de mettre le holà, mais c’est une autre histoire…

Oublions donc un peu ce LÀ et revenons une dernière fois à ÇA.

Les années filaient. ÇA ne parvenait guère à apaiser sa colère. Désormais seul, enfermé dans un engrenage infernal, il devait faire quelque chose. ÇA devait bouger !

ÇA prit donc le taureau par les cornes, et partit voir un psy – baptisé ÇI, et transfert oblige, il se projeta :

« Ah ÇI ! Si seulement ÇI pouvait être LÀ ! » ruminait-il.

Ainsi ce ÇI pourra-t-il remplacer ce LÀ aux yeux de ÇA ?

Qui sait ? Merci en tout cas de m’avoir suivi jusque-là.