Recadrage présidentiel
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Si vous lisez ces mots, vous avez déjà dû vous transformer en petit coq de salon. Joli parcours, mais les choses sérieuses commencent ici. Votre nouvelle position ne manquera pas de faire de vous la proie d’envieux et de jaloux. Les attaques se multiplieront et il faudra être prêt à y faire face !
Bien entendu, vous savez mieux que quiconque qu’il est très vilain de dire du mal de son prochain. Comme le président Giscard en son temps, face à la calomnie, vous choisissez toujours de « laisser les choses basses mourir de leur propre poison ». Hélas, il peut arriver que certains de vos détracteurs poussent le bouchon d’une façon que vous ne sauriez tolérer. Inutile en pareilles circonstances de céder à la vulgarité d’attaques faciles qui terniraient cette image polie dans le marbre du bel esprit ! Il convient désormais de recadrer depuis toute votre hauteur.
Ainsi, lorsqu’on vous demande votre avis sur un collègue qui vous aurait manqué de respect, appelons-le Dupont, faites comme l’ancien président François Mitterrand et répondez sur le ton de la confidence :
« Dupont ? Vous connaissez son problème… »
Bien entendu, votre interlocuteur interloqué* ne manquera pas de vous demander des précisions. Vous le fixerez alors d’un regard glacial, avant de porter le coup de grâce :
« Mais si enfin, vous savez bien… »
Puis tournez les talons sans un mot. Le pouvoir de suggestion de votre auditoire fera le reste !

